France : Un exilé écrit sur le 14 juillet mais pour dire quoi ?
A bas l’oppression ! Vive la LIBERTÉ !
Comme les parisiens du 14 juillet 1789, l’aspiration à la liberté est une prédisposition naturelle. Face à la tyrannie et à l’injustice, tous les peuples finissent par exprimer leur ras-le-bol. Oui ! Pour le triomphe des valeurs universelles de droits de l’Homme et des libertés fondamentales, tous les sacrifices sont nécessaires et justifiés, même au péril de sa vie. Seul compte l’héritage.
A côté des illustres noms cités à chaque commémoration, je rends hommage à ces milliers d’anonymes, menuisiers, ébénistes, serruriers, tabletiers, ciseleurs, sculpteurs…, qui, loin des calculs politiques sur les privilèges à se partager à l’issue de la Révolution, étaient plutôt animés par cette soif de liberté, le souci de laisser à leurs enfants un pays libre, une nation forte et des valeurs.
Loin du symbole que représente la prise de la Bastille, elle est surtout marquée par son caractère déclencheur d’une révolution juridique dans les rapports entre les hommes dans la société : la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Pour reprendre cette citation tirée d’un article de Jacques Serieys, « La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen n’a pas été préparée au calme par un petit cénacle isolé de quelques juristes. Elle naît au travers d’un instant révolutionnaire particulièrement agité. »
Aujourd’hui, les Français peuvent être fiers de leurs parents qui se sont battus pour la bonne cause. A des milliers de kilomètres de l’ancien emplacement de la Bastille, les valeurs défendues ce jour-là rayonnent encore et toujours. Malgré l’entêtement de certains, dans certains pays comme le mien, ce monde libre est bien réel et l’esprit du 14 juillet 1789 est bien présent. John F. Kennedy disait que « La grande révolution dans l’histoire de l’Homme, passée, présente et future, est la révolution de ceux qui sont résolus à être libres. »
Vive l’UNITÉ ! Vive la conservation de la mémoire collective !
Un peuple fort est un peuple uni. Au-delà des différences qui sont loin d’être un handicap, mais avant tout une richesse, le peuple français mesurait déjà l’ampleur et la nécessité des actions de réconciliation à mener. Car une révolution a en son sein les germes de la division. Pour célébrer la révolution, rien de plus grandiose qu’une fête au nom de l’unité des Français.
14 juillet 1789 et 14 juillet 1790, la marche vers la liberté et l’unité était enclenchée et rien ne pouvait l’arrêter. Il fallait le courage et l’abnégation des hommes et des femmes pour écrire l’une des pages les plus glorieuses de l’Histoire de la République française. Le pari est aujourd’hui plus grand, plus ambitieux et plus fédérateur : L’unité des peuples.
Enseigner l’Histoire de la Révolution française à des élèves qui vivent à des milliers de kilomètres de Paris notamment, d’où je viens, participe selon moi, de cette volonté de préserver cette mémoire collective autour des valeurs inspirées et défendues par les révolutionnaires du 14 juillet
Certes, il reste beaucoup de combats à mener, beaucoup de Bastille à prendre, beaucoup de roitelets à débarquer, mais heureusement, la motivation ne faiblit pas un instant, surtout quand il s’agit du combat pour la liberté.
Joyeux 14 Juillet.
Sékou Chérif Diallo